BOURG – Bistrot d’Edgar : pourquoi la ville a-t-elle retiré les « blocs béton » ?

Pour quelles raisons la ville de Bourg a-t-elle retiré les blocs béton qui empêchaient la terrasse du Bistrot d'Edgar d'empiéter illégalement sur le domaine public ?  Accessibilité en action, Bourg en Bresse

Dans « Actualité locale » de septembre nous faisions état des difficultés de circulation rencontrées par les piétons handicapés à la hauteur de la terrasse du « Bistrot d’Edgar » situé place Edgar Quinet, difficultés liées à la présence récurrente sur le trottoir, de chaises appartenant à cet établissement.

Après notre courrier du 15 septembre 2019, la mairie avait installé des « blocs béton » à la limite de la terrasse incriminée (voir photo du 5 octobre 2019) nous laissant penser que le problème était définitivement réglé.

Or, ce mardi 8 octobre 2019, nous avons constaté le retrait de ces « blocs béton » et le retour des difficultés de circulation des personnes handicapées physique et visuel à la hauteur de la même terrasse (voir photo ci-dessous du 11 octobre 2019).

Pour quelles raisons la ville de Bourg a-t-elle retiré les blocs béton qui empêchaient la terrasse du Bistrot d'Edgar d'empiéAccessibilité en action, Bourg en Bresseter illégalement sur le domaine public ?

Pour quelles raisons la ville de Bourg a-t-elle retiré les blocs béton qui empêchaient la terrasse du Bistrot d’Edgar d’empiéter illégalement sur le domaine public ?

Pour le savoir, nous avons adressé un courrier au maire Jean-François DEBAT, le 12 octobre 2019 et attendons ses explications…

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Ce que dit la loi

Obligations des bénéficiaires de terrasses : lorsqu’ils disposent d’une terrasse, les cafetiers et les restaurateurs sont tenus d’installer leurs tables et leurs chaises à l’intérieur d’un périmètre délimité par un marquage au sol et ce, afin de permettre aux piétons notamment handicapés physique et visuel, de bénéficier d’une largeur de passage suffisante. Cette largeur de passage ne peut être inférieure à 1,40 m.

Les risques encourus par les bénéficiaires de terrasses en cas de non respect de la réglementation : EN THEORIE les contrevenants risquent une amende ainsi que le retrait de leur terrasse en cas de récidive, puisque leur autorisation d’occupation du domaine public est précaire et révocable. Mais EN PRATIQUE et à notre connaissance, le maire n’a jamais fait verbaliser ni retirer les terrasses des cafetiers/restaurateurs qui entravent régulièrement la circulation des piétons.

Les obligations du maire : le maire a l’obligation d’assurer la commodité de passage sur les trottoirs de sa commune par l’intermédiaire de la police municipale placée sous son autorité, conformément aux articles L2212-1 et L2212-2 du Code Général des Collectivités Territoriales.

Les risques encourus par une commune dont le maire n’assure pas la commodité de passage sur les trottoirs : si une personne a identifié un problème récurrent à un endroit précis et qu’elle a alerté à de nombreuses reprises et sans succès le premier magistrat de la ville qu’est le maire, cette personne peut saisir le tribunal administratif qui constatera ou non, l’existence d’un préjudice subi par le plaignant et qui décidera ou non, de condamner la commune pour inaction fautive de son maire.

A propos de la largeur de passage sur les trottoirs : l’arrêté du 15 janvier 2007 portant application du décret n° 2006-1658 du 21 décembre 2006 relatif aux prescriptions techniques pour l’accessibilité de la voirie et des espaces publics précise dans son article 1 que la largeur minimale du cheminement doit être de 1,40 mètre libre de mobilier ou de tout autre obstacle éventuel. Cette largeur peut toutefois être réduite à 1,20 mètre en l’absence de mur ou d’obstacle de part et d’autre du cheminement (…).

BOURG – Médiathèque Camus : nous aurions aimé emprunter la même entrée que les valides !

Le diable se cache parfois dans les détails, nous l’avons constaté à l’occasion de la restructuration de la médiathèque Camus de Bourg, inaugurée le 7 septembre 2019 après un an et demi de travaux.

En effet, pour que les personnes en fauteuil roulant ne soient plus stigmatisées, la loi interdit qu’on leur aménage une entrée spécifique, sauf si techniquement l’on ne peut faire autrement.

Dans le cas du bâtiment Camus qui compte deux ascenseurs, il était tout à fait possible de réaliser une nouvelle entrée accessible à tous, avenue Alsace-Lorraine, quitte à conserver l’entrée spécifique rue Lalande, pour celles et ceux désireux d’utiliser la place de stationnement réservée à proximité.

Mais Jean-François DEBAT, le maire de Bourg et président de la CA3B, a fait un tout autre choix. Celui de créer une nouvelle entrée à partir d’une fenêtre du premier étage, donc flanquée d’escalier, renvoyant ainsi les personnes en fauteuil roulant à l’entrée spécifique de la rue Lalande !

« Interdit » me direz-vous ? Non, pas le moins du monde, grâce au diable sorti de sa cachette ! En effet, pour avoir le droit de créer une nouvelle entrée non accessible, il suffit d’organiser le plan de telle sorte que cette nouvelle entrée non accessible, aboutisse dans le même hall d’accueil que l’entrée spécifique accessible !

A cause du diable et un peu du maire, nous sommes nombreux à avoir le cœur serré en passant à côté de la prestigieuse « entrée aux escaliers » qui nous apparaît alors, comme prétentieuse et sélective…

Dans cette histoire, quelque chose nous fait malgré tout chaud au coeur : vous êtes un certain nombre de personnes valides à vous être émues de la création de la nouvelle entrée inaccessible. Merci de nous l’avoir fait savoir…

BOURG : devinette autour d’une aberration !

Parviendrez-vous à identifier le nom de la rue de Bourg-en-Bresse où la photo a été prise le 8 octobre 2019 ? Le plan rapproché montre un trottoir divisé en deux couloirs, le premier réservé aux vélos et le second dédié aux piétons. Sauf que ce dernier est encombré par un obstacle de taille, à savoir plusieurs marches d’escalier que les personnes en fauteuil roulant, ou aveugles ou bien encore avec des cannes, sont bien en peine de franchir !

Cet aménagement qui a été réalisé il y a une vingtaine d’années au bénéfice de nos amis cyclistes et au détriment des piétons, ne pourrait plus être admis aujourd’hui. On se demande même si les personnes qui ont autorisé cette aberration à la fin des années 1990, n’étaient pas tout bonnement dépourvues de bon sens !

Bien que la loi précise que les pistes cyclables sont exclusivement réservées aux cycles à deux ou trois roues, les piétons n’ont d’autre choix que d’emprunter celles-ci, sans oublier avant, de donner un petit coup d’œil en arrière, histoire de vérifier une éventuelle approche de cyclistes et d’éviter une collision !